Secrets and Lies : version US vs l’originale

Souvenez-vous, je vous avais parlé en début d’année de Secrets and Lies, une série australienne que j’avais beaucoup aimée. Et bien je reviens aujourd’hui pour une comparaison avec son remake américain.

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J’avais prévu de laisser passer un peu de temps avant de la visionner, mais M6 nous l’a proposée il y a peu alors je me suis dit pourquoi pas… Et puis il y avait Ryan Philip et Juliette Lewis. des arguments de choix pour se le tenter. Tequi m’avait prévenue ne pas avoir tenu au delà du pilot, mais comme j’avais trouvé le premier épisode de la version originale un peu mou et que la suite m’avait bien plu, j’y allais déjà avec quelques à-prioris, mais avec l’idée de tenir bon quelques épisodes. Et puis regarder un remake c’est regarder d’un autre oeil, et j’avoue qu’au regard de la fin effroyable de Secrets and Lies, c’était plutôt intéressant de la revoir en  en connaissant les clés.

Le pitch, c’est exactement le même : un type normal accusé du meurtre de son petit voisin dont il a retrouvé le corps. Petit voisin qui va vite se révéler sous le coup de l’enquête être son fils né de la liaison qu’il a eu 5 ans auparavant avec la voisine, liaison que justement il a avouée à sa femme la nuit du meurtre…

Quoi de neuf par rapport à la première série ? 

Le pilot est un véritable copié-collé de la version originale. Dès lors on se demande pourquoi ils ont décidé d’un remake. Surtout que les australiens parlent anglais et que donc la version originale était tout à fait visible aux USA…

La suite commence à prendre quelques distances mais rien de très nouveau sous le soleil. Le mode de narration est le même, la trame de fond et les historiettes qui en découlent aussi. Ce qui diffère complètement, c’est que tout est à la sauce américaine. Et le problème avec les américains, c’est qu’il faut toujours qu’ils en fassent plu : plus de journalistes à la porte du suspect, plus de violence dans les rapports entre voisins, plus de suspense sur certaines scènes, et plus d’épisodes, ce qui n’était pas forcément nécessaire… Le traitement des rapports humains par rapport à l’événement est aussi révélateur de la différence culturelle entre les deux pays. Quand les australiens décortiquent la psychologie à l’instar de The Slap, les américains le font en musique grandiloquente et à coup de suspense à toute épreuve. Mais cet aspect est plutôt intéressant d’un côté comme de l’autre. Et dans un sens heureusement car ça m’aurait ennuyé à l’instar du pilot, de revoir exactement la même série une deuxième fois.

Le jeu des acteurs est parfois too much aussi. Ryan Philip, peu crédible en père de famille avec sa tête de minet (quand on a la chance de faire jeune, ça décrédibilise certains rôles…) garde un jeu qui colle bien, même si il est parfois trop léger ou pas assez par rapport aux situations. Les seconds rôles, avec Natalie Martinez (Under The Dome) campant la voisine et l’excellente KaDee Strickland (Private Practice) dans le rôle de la femme trompée sont vraiment au top. Mais on se demande vraiment ce qui se passe avec Juliette Lewis. Son personnage de flic déterminé interprété par un homme dans la version originale est surjoué au possible. Froide, incompréhensive, limite méchante, j’ai trouvé que c’était trop. Étonnant quand on connaît la palette de jeu de l’actrice. Elle se décoince cependant dans les deux derniers épisodes, montrant qu’elle aurait pu être excellente dans les précédents et c’est bien dommage. On retrouvera aussi avec plaisir Melissa Gilbert, oui oui la Laura Ingalls de la Petite Maison dans la Prairie dans un petit rôle.

La fin est aussi différente et franchement je n’ai pas compris pourquoi, car l’impact n’est pas le même sur le téléspectateur. Je ne vous raconte pas, mais quand on a vu la série de base, on est un peu déçu, même si la dernière scène basée sur les mêmes types de plans font le même froid dans le dos et laissent le même goût amer.

En bref, si vous n’avez pas vu l’originale, vous pouvez accrocher à Secrets and Lies version US, son suspense, et son histoire qui reste le premier atout de la série, avec un scénario bien traité, même à la sauce américaine et ses grands sabots. Mais je ne saurais que trop vous conseiller de voir la version australienne, car la copie n’égale pas l’original !

La bonne nouvelle, c’est que les américains, qui en font toujours plus, ont prévu une saison 2 autour d’une nouvelle enquête, de nouveau conduite par Juliette Lewis, et que Terry O’Quinn (Lost) sera au casting !

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